J’ai rencontré des députés pour leur demander quels étaient leurs rêves à 20 ans.
Je réalise leurs portraits photographiques, je questionne leurs ambitions. Avec pour but de montrer des hommes et des femmes, simplement, qui ne sont pas si éloignés de ce que nous sommes toutes et tous.
A chacun, j’ai laissé le choix du lieu de la prise de vue – leur bureau à l’assemblée, un lieu symbolique de leur jeunesse ou de leur circonscription, puis j’ai tenu à ce qu’ils m’écrivent un texte manuscrit, texte photographié dans les mêmes conditions que le député.
À 20 ans, je rêvais d’être propriétaire d’un hôtel à la montagne et de travailler dans l’informatique. Je n’ai fait aucun des deux!! Mais j’apprécie la vie comme elle vient.
Elle croyait qu’on était égaux, Lily
Au pays d’Voltaire et d’Hugo, Lily
Elle aimait tant la liberté, Lily
Elle rêvait de fraternité, Lily
A 20 ans, je n’avais qu’une envie : vivre tout simplement. Je ne faisais aucun plan sur la comète.
C’était un moment d’insouciance…
Peut être, tout de même, découvrir le Monde.
Quand j’avais 20 ans, je n’étais pas très original: je rêvais juste de changer le monde.
J’étais étudiant, boursier, résidant en « cité U », modeste sans être vraiment précaire, je voyais les injustices, les difficultés supplémentaires pour les étudiants étrangers, la concurrence libre et non faussée s’installer dans les fac… Bref, je suis devenu syndicaliste à plein temps. Et puis vint le 21 avril 2002 et la présence de Jean Marie Le Pen au second tour des présidentielles : définitivement, j’ai acquis la conviction que la bataille devait être sociale, culturelle et politique.
Mais je ne voulais pas en faire un métier, seulement un engagement nécessaire. Mon métier, ce serait « instit »; et c’est ce que j’ai fait durant 15 ans, tout en m’investissant beaucoup sur mon temps libre.
J’adore mon métier d’instit, qui est aussi une façon de « changer le monde » (ou du moins de l’embellir); aujourd’hui je suis député, pour 5 ans, et j’y mets autant de passion. Je crois toujours qu’il faut se battre pour ses idées, mais j’ai aussi découvert que beaucoup de solutions sont là, pour peu qu’on veuille les voir.
A 20 ans, tout le monde a des rêves à priori plein la tête.
Etait-ce pour autant mon cas ?
Mon frère et moi avions eu une vie tellement riche depuis notre naissance grâce à des parents expatriés que notre retour en France fut teinté à la fois d’espoir et de déception. Espoir que ce grand pays qu’est la France soit à la hauteur de ce que les gens à l’étranger nous avaient renvoyé comme image. Déception finalement qu’elle ne le fut pas.
Déjà fin des années 70, j’avais découvert un pays beaucoup moins ouvert que sa légende de « Pays des Droits de l’Homme » le laissait entendre.
Dès lors ma vie ne fut que quête d’absolu et impérieuse nécessité d’être au service des autres.
Mes rêves à 20 ans?
Faire de la prospective a posteriori, c’est un peu tricher!
Pas sûr d’avoir eu des rêves bien ancrés à cet âge, mais une curiosité de tout et de tous. Une capacité d’étonnement.
Quelques (dizaines) d’année plus tard, mon parcours est avant tout une suite de rencontres et d’aventures.
C’est peut-être aussi pour cela, en plus d’un engagement toujours présent, et dont je ne sais pas identifier l’origine ou le moteur que j’ai souhaité devenir député.
Peut être une forme d’aboutissement de mes rêves, insoupçonnés à 20 ans!
Rester curieux et toujours être à la rencontre…
Je rêvais de beaux voyages à l’étranger.
Mes parents seraient immortels et mes amours toujours présents. La découverte d’une machine à remonter le temps pour réparer et changer nos erreurs et celles de l’humanité.
Comme dirait Marcel Pagnol, telle est la vie des hommes : quelques joies très vite effacées par d’inoubliables chagrins. Il n’est pas nécessaire de le dire aux enfants.
Saisissons le bonheur à pleines dents dès que nous pouvons!
Un soir d’hiver, une émission sur France inter dans la voiture. J’écoute, subjugué un juge pour enfant décrire son quotidien. L’humanité, le soucie de l’individu, la misère et le droit qui cohabitent. Une vocation nait. Finalement, j’ai fait autre chose, mais je ne m’en suis jamais tout à fait éloigné.
Un autre monde est possible.
Ce sont les hommes et les femmes qui font l’histoire mais dans des conditions qu’elles et il n’ont pas choisies.
À 20 ans, mon rêve était de voyager, découvrir le monde et d’autres cultures.
Je n’avais jamais eu l’occasion de prendre l’avion ou de partir à l’étranger et je voulais absolument le faire!
J’encourage toutes jeunes filles à faire des études, des sciences et pourquoi pas ingénieur informatique comme moi!
J’ai pu travailler en Californie, au Japon, au Portugal et visiter des dizaines de pays.
Si je termine en politique, c’est pour défendre mes valeurs, transformer notre pays et redonner de l’espoir aux jeunes.
J’ai pu réaliser mes rêves grâce à l’école, à ma formation, à mon métier!
Alors vous aussi : RÊVEZ! OSEZ! « tout est possible! »
A vingt ans, j’avais deux rêves.
Celui de réussir mes études de médecine et devenir un bon médecin qui soigne, soulage, conseille, console, les patients.
J’avais aussi celui de réussir ma vie personnelle avec celle qui était ma petite amie et allait devenir mon épouse – et l’est encore -, avec le projet de fonder avec elle une famille et d’avoir une vie heureuse.
On dit toujours que 20 ans est le bel âge celui de l’insouciance, de l’optimisme, du « tout est possible ». En fait, au début des années 90, sans être angoissé, j’étais préoccupé par la réussite de mes études. Mes parents faisaient des sacrifices pour me permettre d’aller à la fac; il fallait que ce ne soit pas en vain.
À 20 ans, je me voyais donc bien géologue ou historien. Mes voyages en famille depuis mon plus jeune âge à travers le pourtour méditerranéen m’ont donné la passion des vieilles pierres des sites antiques, des tombeaux anciens : je me voyais en Hourand Canter!
À 20 ans, je m’imaginais également musicien. Pratiquant la trompette depuis mes 6 ans et ayant acquis un niveau honorable, la musique était une autre part de ma vie. Classique, variété, jazz tous les styles m’intéressaient . Je m’imaginais bien en Mile Davis!
À 20 ans enfin, je souhaitais ardemment renforcer notre amour avec la femme de ma vie, pour un jour fonder une famille. Et pourquoi pas père de 4 enfants?!
À 20 ans, je vivais à fond, je ne rêvais pas…
J’aimais les défis, le sport, faire 10 choses à la fois, commencer plusieurs romans… en même temps… et les finir… J’aimais rire, vivre au jour le jour…
Par contre, j’adorais rêver la nuit et raconter mes rêves…
1985 : 20ans!
Mon rêve est de m’installer en cabinet libéral de ,Masso Kinésithérapie ou le choix n’est pas encore fait, de suivre une équipe sportive de haut niveau.
Bénévole au sein de deux associations, combat contre la lèpre de Raoul Follereau et recherche de dons pour lutter contre la mucoviscidose, je suivais et participais à mon niveau aux actions caritatives, en Afrique notamment.
Intéressé par la politique en général de par ma famille (un père engagé quelques années au niveau local et le 20h télévisuel familial), la lecture quotidienne ou presque, du Monde ou du Figaro, enrichissait ma connaissance générale des sujets
Le rêve de mes 20 ans, c’était de faire bouger les lignes, de changer le monde pour le rendre plus juste et plus prospère, sans savoir exactement comment m’y prendre, par la réflexion ou l’action.
20 ans plus tard, c’est par la recherche universitaire et par l’engagement politique, qui s’enrichissent mutuellement, que j’ai trouvé le moyen de me rendre utile et de servir mon pays..
J’aurais aimé être journaliste pour l’envie de découvrir et d’être témoin de l’actualité.
Finalement j’en suis devenue un acteur.
Un député ne peut être hors sol.
L’exigence absolue est la proximité.
À vingt, je rêvais comme beaucoup de changer le monde. Éduqué très tôt à prendre des responsabilités, notamment dans le sport, je me suis retrouvé à 20 ans à travailler dans une auberge de jeunesse à Paris. Au contact des jeunes « Sac à dos, Poils aux pattes », j’avais une fenêtre d’ouverture sur le monde. Elle m’a conduit à rêver d’un autre monde, et à m’engager dans l’éducation populaire. J’ai cru en l’altermondialisme, j’ai rêvé d’un mouvement de fond. Je ne peux pas vraiment dire qu’il ait eu lieu.
Je rêvais aussi de partir vivre une expérience de vie au Chili, pays qui me fascinait par sa forme, d’Ushuaïa au désert d’Atacama et à la Cordillère des Andes. Mais aussi par son histoire et cette éducation populaire que je découvrais.
Mes rêves étaient déjà façonnés par l’engagement, valeur familiale, inculquée parfois au forceps.
A 20 ans, je rêvais d’être écrivain, d’avoir une maison en toscane et de retrouver la trace de mon grand père paternel en Russie.
20 ans plus tard, ces rêves restent intacts.
Marie.
Que reste-t-il de mes vingt ans?
L’énergie, le goût d’apprendre et de comprendre.
La bonne humeur et une très grande envie de s’engager et de servir.
Dans ma vie privée et dans ma vie professionnelle, j’ai toujours eu à cœur de mettre en avant les valeurs, de transmission de partage et de pédagogie. Lorsque j’avais 20 ans, je rêvais d’être conférencière afin de diffuser le savoir auprès de tous.
20 ans à l’orée de l’an 2000. Un nouveau millénaire s’ouvre.
Sur les écrans, dans les journaux, on ne parle que du bug…
Je n’ai pas vraiment peur. Ce n’est pas de mon âge. Plutôt enthousiaste d’avoir la chance de vivre cet incroyable moment… À 18 ans, tout juste majeur, j’ai déjà connu les concerts de klaxon inusuels et tonitruants sur la si tranquille « place du jet d’eau » de Laval. Il y a même, je me souviens, un supporter éméché et brailleur qui se crapahute sur le capot d’une vieille voiture : la France est championne du Monde!
Je suis plutôt gâtée par les chiffres… 10 ans en 1989 et pour la première fois, un face-à-face avec l’Histoire extrêmement marquant : bicentenaire de la Révolution, chute du mur, mares de sang des Ceaucescu. Je suis abonnée au « Journal Des Enfants ». Mon gout pour l’histoire et l’actualité n’a jamais cessé.
J’ai 20 ans. Fille de paysan. Bac +2 après deux ans de prépa. Intensité maximale! Je viens de m’offrir un break de trois semaines aux États Unis pour rejoindre une Américaine rencontrée au lycée et bénéficier de ma première véritable immersion en anglais. J’étais, en khâgne, entourée de jeunes bilingues… Pas du même milieu social. Rompus aux séjours linguistiques. Difficile. Mon accent forcément pas terrible. Et c’est un euphémisme… J’ai toujours travaillé l’été depuis mes 16 ans. Le castrage de maïs puis l’usine. Jamais partie à l’étranger en dehors de deux voyages scolaires. Une partie de mes économies ira vers ce périple fou… Ma mère ne veut pas me laisser partir seule… Chiche je l’embarque! c’est son premier voyage à l’étranger… Mille souvenirs, mère/fille, pour la vie.
Voilà un de mes rêves sans doute réalisé : voyager. Je n’avais pas la chance de partir comme les autres en vacances. On grandit avec un manque sans doute même si grandir au grand air, au milieu des champs, est une chance inouïe. Je fais cour avec les arbres, la mare, le bruit du vent; je ne vivrai pas ailleurs. Ou alors pas très bien. Des rêves j’en ai fait d’autres. Réussir mon concours, devenir professeur. Je faisais déjà l’école à mes poupées petite… Et puis ils m’ont tellement encouragée, portée, mes professeurs. La gamine si timide et insouciante. Je leur dois bien ça. Je veux à mon tour aider des gamins à se construire un avenir. C’était le rêve de ma mère avant moi. Il faut parfois plusieurs générations pour que les rêves se réalisent.
Dans les rêves il n’y a guère de difficultés : en 2001, je découvrirai l’envers du décor de ce métier… L’énergie qu’il faut déployer en permanence, la préoccupation permanente qu’on se fait pour tous nos petits protégés qu’on voudrait voir tous réussir, l’animosité quand même de l’« extérieur » qui ne nous renvoie que nos vacances à la figure, sans savoir qu’on donne le maximum pour la jeunesse de notre pays, nous qui sommes si conscients d’avoir entre nos mains une partie de son avenir. L’âpreté du concret n’a pas rendu mon rêve moins beau… Mais certainement, je ne serai plus aussi « fleur bleue » que mes amis aiment à me définir. J’ai laissé une partie de mon insouciance à découvrir la vraie réalité des inégalités sociales, territoriales , qui commencent si tôt, et sont comme accrues par les années : l’école est un rempart, une digue contre les assauts d’un déterminisme social extrêmement fort, mais parfois pas suffisamment étayé.
Ai-je d’autres rêves? À 20 ans, j’ai l’ambition modeste. Être déjà à mon âge en bonne santé n’était pas forcément écrit à l’avance. Je ne souhaite que la bonne santé de mes proches. j’en ai perdu trop jeune… J’ignore parfaitement, à ce moment-là pour le moins, que mon chemin empruntera les voies rudes de la politique. Les livres m’amènent sans cesse à explorer l’humain, l’histoire. Sans doute, en 2000, il y avait quelque chose d’écrit là, dans mon histoire… Mais jamais ce ne fût un rêve. Plutôt la réalité qui m’a… rattrapée!
« La maladie est un exhausteur de vie». C’est à peu près ce que j’ai compris de la traduction par Deleuze de la pensée de Canguilhem. Et celle-ci – qui m’atteint à l’âge de 30 ans – aura défini mon « après », bien que celui-ci était enfoui inconsciemment dans mon « avant ».
Ce moment de bouleversement est celui où j’opte pour devenir ce que je souhaitais – et que j’avais observé chez mon père – être utile et au service du plus grand nombre.
A l’heure de n’être plus totalement jeune, ni encore assez expérimenté, j’ai osé ouvrir des fenêtres qui derrière moi, autour de moi, cloisonnaient mon univers restreint.
Et cette aventure publique m’aura conduit à des responsabilités que je n’imaginais que réservées à d’autres.
Issu de nulle part, j’ai compris de cette expérience, que c’était le cas du plus grand nombre d’entre nous.
La volonté, les circonstances, l’honnêteté envers soi, la probité et une part de chance aussi – surtout – sont les armes nécessaires pour satisfaire sa pleine réussite.
Il faut aider et accompagner toutes celles et tous ceux à se réaliser. C’est ce que j’essaie simplement de faire.
« Deviens qui tu es!» Nietsche
Quand j’avais vint ans, je rêvais certainement de jouer au rugby en équipe de France … Mais je rêvais également et plus sûrement, de m’engager dans du « vivre ensemble ». J’avais mis entre parenthèses des études scientifiques qui me semblaient trop « sur des rails ». J’allais partir pour deux ans au Cameroun (Service National Volontaire) et je me voulais « disponible », sans doute plus que « libre ».
A 20 ans mon rêve était de parcourir le monde à vélo en été et faire de la compétition de ski en hivers.
A 20 ans, j’étais passionné de politique et j’animais des débats sur des radios libres.